Le diagnostic stratégique, les enjeux, la vision et la mission ont permis de peaufiner les axes d’intervention. L’action de l’ANPDI sur les 5 prochaines années sera structurée autour des axes stratégiques suivants :

Promotion de la gouvernance territoriale

Sa capacité à gérer les interactions entre les acteurs territoriaux fait de l’organisation un acteur important dans la promotion de la gouvernance territoriale. Sa démarche multi acteurs qui repose sur les conventions de partenariats avec les collectivités territoriales et l’implication des services techniques dans son champ d’action conforte ses relations avec l’administration territoriale. L’expertise notoire de celle-ci dans l’élaboration de documents de planification n’est plus à démontrer. Avec ses atouts, il est attendu de l’organisation un renforcement et une amélioration de la gouvernance territoriale par la mise en place de cadres inclusifs de concertation et la formation des élus locaux. Les expériences réussies seront capitalisées et diffusées dans d’autres territoires. La transformation du cadre législatif et institutionnel du Sénégal offre des chances aux organisations telle que l’ANPDI de contribuer aux efforts amorcés dans ce cadre-là. L’existence de projets et programmes d’appui vient renforcer ce dispositif politique et institutionnel pour faire des territoires des laboratoires de gouvernance territoriale.

Dans un contexte de décentralisation et de territorialisation des politiques publiques, il est important de renforcer la gouvernance territoriale quel que soit l’échelle. En effet, les collectivités territoriales sont chargées d’impulser le développement dans leur zone à travers les compétences transférées. Les partenaires techniques et financiers accompagnent ces collectivités dans cette mission avec notamment une valorisation des ressources locales. Pour mettre en cohérence les actions et les acteurs du développement territorial, il faut une saine gestion des affaires publiques locales pour toucher toutes les populations surtout les plus démunis. Les priorités économiques et sociales doivent être fondées sur un consensus local pour garantir la participation et l’appropriation des populations dans toutes les actions de développement. C’est pour toutes ces raisons que l’ANPDI fait de la gouvernance territoriale un axe majeur. Dans ce cadre, l’organisation entend appuyer les collectivités territoriales dans l’élaboration de documents de planification, la mise en place de cadre de concertation et d’harmonisation, la formation des élus locaux sur les compétences transférées, le renforcement des capacités techniques des personnels municipaux, l’appui à la mise en place de cadres intercommunaux, etc.

La promotion d’une bonne gouvernance n’est pas seulement l’apanage des collectivités territoriales. En effet, les actions de développement dans le monde rural passent le plus souvent par des organisations communautaires de base qui regroupent en leur sein des femmes, des producteurs (ces), etc. L’idée consiste ici à mettre en place une stratégie permettant de renforcer les capacités des acteurs de l’agriculture familiale et de l’économie sociale dans le but d’améliorer leur gestion et de pérenniser leurs résultats.

Promotion du développement économique local (DEL).

L’ancienneté de l’organisation dans l’appui aux filières économiques locales lui permet de maîtriser les rouages du développement économique local. Le but visé ici est le développement des économies locales en vue d’améliorer le bien-être des populations à partir du soutien à l’agriculture familiale durable, l’appui aux filières locales (anacarde, sel, caprin, artisanat, écotourisme, etc.) et la promotion de l’entrepreneuriat rural.

Renforcement de la résilience aux changements climatiques.

L’intégration de la dimension « changement climatique » constitue une préoccupation des décideurs tant au niveau international que national et local. Des actions de diverses natures qui contribuent à réduire la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels ont été menées même si on constate que les efforts déployés doivent être accentués. Il s’agit pour l’organisation de participer à ces efforts de résilience aux changements climatiques en appuyant des initiatives économiques locales d’adaptation. L’organisation compte se baser sur la modernisation et la diversification des systèmes de productions agricoles et pastorales (utilisation de techniques agro-écologiques et agro-forestières, introduction de variétés adaptées de semences, promotion de la gestion durable des ressources naturelles, développement de l’information climatique, etc.).

Promotion du genre.

L’organisation, avec son document stratégique genre, se positionne davantage sur la question de l’équité sociale. En effet, presque toutes les interventions de l’association prennent en compte cette frange de la population que sont les jeunes et les femmes. Malgré ces efforts, il reste beaucoup à faire dans la promotion du genre surtout pour l’accès des femmes et des jeunes à la terre. L’accès sécurisé aux ressources foncières par ces groupes vulnérables constitue un véritable défi dans les sociétés où les pesanteurs socioculturelles sont encore tenaces. Il s’agit à cet effet d’effectuer un plaidoyer auprès des autorités traditionnelles, locales et administratives en vue de faciliter l’accès équitable (des femmes et des jeunes) aux ressources. L’accent sera également mis sur la synergie entre les autorités publiques, OSC, organisations paysannes et ONG/programmes à travers les différentes actions à entreprendre dans ce sens.

L’animation du territoire est un concept opératoire pour la construction d’un projet de développement territorial…
Ce concept se trouve au cœur de l’intervention de l’ANPDI et se veut opératoire, cherchant à inscrire le territoire dans un champ de relation dont les échelles et les partenaires sont multiples, à susciter un processus émanant d’une volonté commune de changer une situation, de forger une vison du futur et d’agir d’une manière globale.

L’animation du territoire doit en effet contribuer d’une part à asseoir de nouvelles responsabilités et une légitimité et d’autre part à bâtir une stratégie territoriale à moyen et long terme, dans laquelle les compétences et pouvoirs administratifs, réglementaires et politiques sont identifiés et distribués.

Envisageant l’organisation sociale en termes de réseau constitué de plusieurs acteurs reliés entre eux par plusieurs ramifications, cette stratégie doit également prendre en compte les aspects organisationnels et les flux relationnels, et mettre en mouvement la société locale, qui doit s’ouvrir à l’extérieur et gagner des parts de marché international.

L’animation du territoire s’appuie sur les directives suivantes :

– Inscrire le territoire dans un champ de relation dont les échelles et les partenaires sont multiples et les équilibres périodiquement reconstruits ;
– Susciter un processus émanant d’une volonté commune de changer une situation, de forger une vision futur et d’agir de manière globale ;

La mise en œuvre de l’animation du territoire doit intégrer à la fois la vision, l’image du territoire à l’horizon choisi et la méthode pour y parvenir. Celle-ci devra permettre d’élaborer des outils de réflexion, des outils variées d’écoute sociale et de participation des citoyens pour accompagner les acteurs à penser à l’avenir de leur territoire ».

(Pr. Amadou DIOP, Président de l’ANPDI)

Les acteurs sociaux présents sur le terrain constituent d’abord les principales ressources locales. Ils doivent pouvoir se mobiliser, créer un sentiment d’identification territoriale en valorisant les ressources locales par eux-mêmes et pour eux-mêmes. L’inscription des actions de développement dans un territoire maîtrisable par les acteurs qui y vivent constitue une forte évocation en matière de développement local».